[Astrolabe d'Abu Bekr] - Astrolabe

Maroc

Métrologie-instruments de mesure

Sciences - techniques

Laiton

Gravé

Diamètre en cm : 13,4

Epaisseur en cm : 0,7

Astrolabe en laiton gravé, équipé de sept tympans. Traduction de la gravure de centre : "Fait par Abu Bekr ibn Yusuf dans la ville de Maroc que Dieu la rende florissante / L'année 613". L'année 613 de l'hégire a commencé le 19 avril 1216 de notre ère.
La mère est divisée en 360° numérotés de cinq en cinq et de gauche à droite. La numérotation commence au-dessous de l'anneau de suspension. Les inscriptions du fond de la mère contiennent une sorte de vade-mecum de l'astrologue. C'est la partie la plus originale de l'appareil comprenant neuf cercles concentriques, dont le plus central dit : "Les planètes sont indiquées dans les tables au moyen des dernières lettres de leur nom".
L'araignée comporte vingt-deux crochets dont la base est ornée d'un bouton d'argent. L'extrémité de chaque crochet représente la position dans le ciel des principales étoiles.
Chaque gravure des sept tympans, recto et verso, correspond à un lieu géographique précis pour lesquels ils sont faits et dont les noms des villes sont gravés : La Mecque, Médine, Mesr (Messire), Le Caire, Jérusalem, Marrakech, Fez, Ceuta, Almeria, Séville, Cordoue, Tolède et Saragosse. Le quatorzième côté est destiné à l'astrologie.
Le dos de l'instrument porte au centre un carré des ombres permettant de déterminer la hauteur méridienne du Soleil connaissant la latitude du lieu ; un cycle solaire julien de vingt-huit ans, avec indication des années bissextiles pour les années 2, 6, 10, 14, 18, 22 et 26. Au-dessus, les douze mois juliens comprennent trois cent soixante-cinq jours et leur rapport avec les signes du zodiaque. L'équinoxe de printemps est indiquée au 14 mars, ce qui était exact en 1216.
Cet astrolabe a appartenu au célèbre astronome de Mirepoix (Ariège) Jean Vidal, surnommé par Lalande "l'Hermophile" à cause de ses nombreuses et remarquables observations sur Mercure. C'est l'abbé Vidalat-Tornier, de Mirepoix, qui en fit don à la Société archéologique du Midi de la France.
Toutes les inscriptions gravées sont en caractères coufiques et ont été traduites vers les années 1892-1893 par l'orientaliste marseillais Henri Sauvaire (1831-1896).
L'école hispano-mauresque d'astrolabistes à laquelle appartenait Abu Bekr ibn Yusuf s'est constituée dans la seconde moitié du Xe siècle. Sa production aurait peu varié durant les siècles qui suivirent, comme en témoignent les principales caractéristiques de cet astrolabe, respectant ainsi la tradition. (Michel Hayard)

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Exposé