[Horloge astronomique d'Isaac Habrecht] - Horloge de table

Strasbourg

Horlogerie

Métrologie-instruments de mesure

Laiton

Fer

Doré

Gravé

Repercé

Hauteur en cm : 38

Largeur en cm : 26

Profondeur en cm : 18,5

Livrée en 1578 par l’horloger suisse Isaac Ier Habrecht, comme chef-d’oeuvre pour être admis dans la corporation des horlogers de Strasbourg, cette horloge est un exemple du très haut niveau atteint par l’horlogerie et la science astronomique à la fin du XVIème siècle.
Elle présente toutes les sophistications techniques envisageables à son époque, en particulier de nombreuses indications astronomiques. En plus des quantièmes (calendrier) et des lunaisons (phases et âge de la Lune), l’horloge comporte un comput ecclésiastique (calcul des fêtes mobiles comme Pâques, indication des dimanches de l’année, etc.) et renseigne sur les principaux saints et les fêtes liturgiques.
Élément obligatoire pour être reçu maître horloger en Allemagne, Habrecht a placé un astrolabe sur la face arrière. Il permet de calculer la position des étoiles visibles dans le ciel de Strasbourg, des constellations zodiacales et donne le temps moyen et la durée de la révolution lunaire autour de la Terre.
Dispositif rare sur un appareil à foliot, la sonnerie frappe les quarts. Les aiguilles étant assujetties au mouvement de sonnerie, elles se déplacent uniquement lorsque celui-ci se déclenche. L’horloge, enfin, comporte un réveil. Sous la coupole ajourée, on trouve deux cloches (une pour les quarts, une pour les heures) et trois marteaux (quarts, heures et réveil).
L’ensemble du mouvement est d’origine et le rouage présente peu de traces d’usure laissant supposer que l’horloge a très peu fonctionné et a dû toujours être considérée comme une pièce de collection et de curiosité.

La boîte de l’horloge, en cuivre doré, est couverte d’un foisonnant décor gravé (scènes mythologiques, allégories, rinceaux végétaux, etc.) et d’ajoures.
Le cadran principal est orné d’un paysage, tandis que les écoinçons accueillent des personnifications des quatre saisons. Les deux plaques latérales ainsi que la plaque arrière illustrent des épisodes des Métamorphoses d’Ovide. Ces images sont des transpositions de gravures de Virgile Solis (1514-1562) tirées d’une édition publiée en 1563 à Francfort, à titre posthume.
Sur le côté droit de l’horloge, Enée et Anchise fuient la ville de Troie en proie aux flammes, tandis que le côté gauche est gravé d’un Narcisse à la fontaine. Ces images sont accompagnées d’un quatrain en allemand. À l’arrière, aux écoinçons de l’astrolabe, on trouve trois figurations de la libération d’Andromède par Persée.
Enfin, une particularité du décor réside dans la présence, sur la coupole, de sept petits obélisques surmontés de croissants de lune. Ce motif rappelle à la fois la fonction astronomique de l’horloge et traduit le goût pour l’Orient qui est alors une forte particularité culturelle de l’Europe de la Renaissance. (Francis Saint-Genez)

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Exposé